Un peu d’histoire

Notre histoire commence en 1920, avec l’arrivée d’Alexis DODANE (1880-1962) à la ferme de la Chaux Denis, en tant que fermier d’une propriété de 120 hectares. Il débarque des Monts de Fuans (25) avec son troupeau de montbéliardes à la gare d’Andelot-en-montagne, alors que ses chevaux comtois arrivent en attelage, chargés de matériel. Alexis démarre alors dans le village de Pont d’Héry l’élevage de chevaux comtois et l’étalonnage, notamment avec les étalons Ormeaux et Sagittaire. Les produits sont élevés, dressés et utilisés à la ferme, puis commercialisés ou parfois conservés pour le maintien et le renouvellement de l’élevage. Fenaison, labour, débardage en forêt, battage, transport du lait au chalet, déplacement en tous genres (à la messe, à la foire…), le cheval participe à toutes les tâches du quotidien. Il achète 80 hectares de la ferme en 1922.

Alexis a eu dix enfants : Joseph, Agnès, Brigitte, Félix, Etienne, Xavier, Robert, Simon, Colombe et Michèle. Pour respecter sa devise « La Terre aux Terriens », la ferme ne sera pas morcelée entre ses dix enfants, elle sera confiée à deux de ses fils : Robert (1922-1992) et Xavier (1924-1999). Malgré l’avènement de la motorisation, ils conserveront longtemps une jument (Hermine) pour porter le lait au chalet et débarder dans les zones au relief escarpé. Dans un premier temps, Guy DODANE (fils de Xavier), passionné par les vaches montbéliardes prendra la relève de son oncle et de son père en 1978—pour produire du lait à Comté. Dany PUJOL (fils de Colombe) viendra l’épauler / lui prêter main forte en 1984 (lait à comté et chevaux comtois).

Horloger de métier, sa passion pour les chevaux l’emportera sur la raison. C’est donc lui qui poursuivra l’activité d’élevage de chevaux comtois de son grand-père et perpétuera le savoir-faire familial. Il bénéficie en outre des conseils avisés de son oncle Charles POULET de Fonteny (Pont d’Héry). Dany se bat encore aujourd’hui pour le maintien des traditions et pour défendre l’intérêt de l’utilisation du cheval à l’heure actuelle, en forêt, dans les champs (hersage), dans la vigne, aussi bien qu’en ville. Longtemps président du syndicat des éleveurs de chevaux du Jura (1992-2017), il illustre à lui seul la polyvalence du cheval comtois : de l’attelage à 4 au char romain au débardage en forêt, en passant par les promenades en ville ou les démonstrations de battage à l’ancienne. Bien que passionné par les vieilles machines, l’ancien dessinateur industriel n’hésite pas à concevoir lui-même ses prototypes d’avant-trains et autres engins adaptés à une utilisation moderne du cheval. Aujourd’hui retraité (en théorie seulement), c’est l’un des rares professionnels utilisateur du cheval comtois.

Aujourd’hui, l’élevage et l’utilisation des chevaux perdurent à la Chaux Denis avec les enfants de Dany, en particulier sa fille Sophie et sa petite fille Camille et son gendre Frédéric MORIN qui, en plus de l’activité d’élevage, a ouvert une école d’attelage en septembre 2019. Frédéric a une expérience de 33 ans dans les métiers du cheval. Il a commencé sa carrière dans les courses de trot attelé et monté, en tant que lad driver, avant de rentrer dans les Haras Nationaux en 1999. Là, il assurait le service de la monte publique et la pratique de l’attelage de tradition à Cluny tout d’abord (1999 – 2007), puis à Besançon, avant de devenir moniteur d’attelage diplômé d’Etat (BPJEPS mention attelage depuis 2010). Il met aujourd’hui toute son expertise à votre service aux Ecuries de la Chaux Denis, à Pont d’Héry pour vous transmettre son savoir-faire en matière d’attelage et d’utilisation du cheval (traction animale, travail à pied…).

Frédéric Morin, moniteur d’attelage diplômé d’Etat

Camille est la première élève de Frédéric. Elle s’illustre régulièrement sur les terrains de concours (concours SHF notamment) et dans les diverses manifestations visant à promouvoir le cheval comtois : spectacles du National de Maîche, route belge, route normande… Comme son grand-père Dany, elle peut passer sans problème et avec les mêmes chevaux du débardage en forêt, au parcours de marathon en paire ou à la poste hongroise à 5.